Ils veulent stériliser tous les chats


PÉTITION
  
SOS Chats veut récolter 40'000 signatures dans le but de faire adopter une loi pour empêcher les félins domestiques de se reproduire hors de tout contrôle.






L’exemple vient de Belgique. Le Plat Pays interdit la reproduction des félidés d’appartement sur son territoire, à l’exception d’élevages agréés («Le Matin» du 11 octobre). «La stérilisation obligatoire par force de loi, c’est le seul moyen pour décharger les refuges, enrayer la multiplication des chats errants, affirme Tomi Tomek de SOS Chats à Noiraigue (NE). Je lance aujourd’hui une pétition en Suisse et je compte récolter 40 000 signatures en une année et demie.»
Si le projet aboutit, seuls des éleveurs ou des particuliers agréés par un vétérinaire cantonal auront le droit de posséder des chats aptes à procréer. «A part la Belgique, il y a déjà plus de 70 communes allemandes qui pratiquent de la même façon», renchérit la pasionaria des félins domestiques.
Le conseiller national Luc Barthassat (GE/PDC) applaudit des deux mains. «C’est une très bonne solution pour enrayer la multiplication des chats dont certains souffrent inutilement. Je vais signer sans hésiter.» Quant à Brigitte Bardot, elle a apposé sa griffe dès qu’elle a eu connaissance du texte de la pétition.
Mais l’action de Tomi Tomek connaît aussi ses premiers détracteurs. «C’est de l’eugénisme. Je suis absolument contre ce type de sélection», affirme Anne-Marie Villars, vétérinaire à Lausanne. Quant à Jean C. Pfister, président de l’Association suisse pour la médecine des petits animaux, il estime que le but de la pétition est excessif. «Il est parfois difficile de trouver des chatons dans les refuges. Le problème des chats errants en Suisse n’est de loin pas catastrophique. La castration ou la stérilisation ne doivent survenir qu’après discussion avec le propriétaire de l’animal. En aucun cas, elle ne doit être obligatoire.»
De son côté, l’Office vétérinaire fédéral (OVF) estime qu’il n’y a pas de raison de changer le statut actuel: «Selon l’ordonnance sur la protection des animaux, souligne Nathalie Rochat, porte-parole de l’OVF, le détenteur d’animaux doit prendre les mesures afin d’empêcher une reproduction excessive. La castration et la stérilisation des chats sont des moyens pour atteindre cet objectif, mais il serait disproportionné de les rendre obligatoires.»
Pas de quoi refréner Tomi Tomek: «Cette ordonnance n’est pas respectée. Il faut une loi pour faire diminuer le nombre de chats en Suisse qui se monte actuellement à 1,5 million.»

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