Un projet spatial suisse sélectionné

Un satellite développé par l'Université de Berne a remporté vendredi un concours de l'Agence spatiale européenne. L'EPFL, l'EPFZ et l'Université de Genève ont participé à son élaboration. Présentation du projet.


Un satellite baptisé CHEOPS de la nouvelle catégorie dite «classe S» partira en quête de planètes extrasolaires en 2017.
C’est le premier projet de cette toute nouvelle catégorie. Avec celle-ci, l’ESA veut encourager des chercheurs innovants, aptes à fournir des résultats significatifs avec des missions de plus petite envergure, a annoncé l’Université de Berne.
Dans cette optique, les 19 membres de l’ESA ont sélectionné le premier projet du genre. Baptisé CHEOPS (CHaracterizing ExOPlanet Satellite), ce petit satellite de conception pour l’essentiel helvétique est arrivé devant 25 autres projets candidats.
Données traitées à Genève
Grâce à ce choix, la Suisse devient la première nation à profiter de ce nouveau créneau. CHEOPS sera le fruit d’une collaboration entre les Universités de Berne, de Genève, du Centre spatial suisse de l’EPFL et enfin de l’EPFZ. Il recevra également le soutien technique d’instituts dans d’autres pays européens. Les astronomes genevois sont eux chargés de l’analyse et du traitement des données.
Le satellite devrait être mis en orbite en 2017 déjà. En effet, les missions de classe S (comme «small») doivent être réalisées en quatre ans, contrairement aux dix ans pour les missions de classe M et L. Le budget maximal pour des projets S est de 150 millions d’euros, mais CHEOPS devrait coûter nettement moins.
L’ESA, la Suisse et les autres pays impliqués prendront respectivement un tiers de cette facture à leur charge.
CHEOPS est un petit satellite de près de 200 kilos. Il est équipé d’un télescope d’un mètre et demi de long et d’un diamètre de 30 centimètres. Il sera mis en orbite à une altitude de 800 kilomètres, sur la frontière jour/nuit. C’est de ce perchoir qu’il observera pendant une période de trois ans environ 500 étoiles particulièrement lumineuses et qu’il caractérisera leurs planètes.
Exoplanètes difficiles à détecter
La première exoplanète, 51 Peg b, a été découverte en 1995 par deux astronomes de l’Observatoire astronomique de l’Université de Genève, Michel Mayor et Didier Queloz. Depuis, des planètes de plus en plus petites et difficiles à découvrir sont venues s’y ajouter.
Grâce à HARPS, un instrument placé au foyer d’un télescope de 3,6 mètres au Chili, les scientifiques disposent d’un instrument puissant permettant de détecter des planètes de façon indirecte, via l’effet gravitationnel qu’elles impriment sur leur étoile, par la méthode dite des vitesses radiales, explique Didier Queloz, engagé dans l’élaboration de la mission.
CHEOPS fera, lui, appel à une méthode de détection différente et parfaitement complémentaire: la méthode de détection des transits. Cet instrument cherchera donc de manière ciblée des transits, soit des chutes soudaines de luminosité d’une étoile choisie, qui trahissent le passage, devant elle, d’une planète en orbite.
A la chasse aux éclipses
Il s’agit donc de repérer des sortes d’éclipses. Ces observations permettront aux chercheurs de déterminer précisément le diamètre des planètes. Comme, de son côté, la méthode des vitesses radiales révèle la masse des planètes, à elles deux, ces approches permettront de définir la densité des objets. Et de conclure s’il s’agit de planètes gazeuses, de glace ou de pierre, comme Mars, Vénus ou... la Terre.

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