L'armée suisse doit s'attendre à des coupes brutales

Parlement et Conseil fédéral s'affrontent encore sur le budget de l'armée pendant que le Département de la Défense planche sur la prochaine réforme des troupes. Une seule certitude: les coupes seront brutales.







Le Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) a ouvert le 19 avril sa consultation interne sur l'avenir de l'armée, réflexion stratégique qui comprend également la future réforme.
La conception de la nouvelle armée a fait ces dernières semaines l'objet d'intenses séances, avec la participation de divers groupes d'experts. Il en ressort un rapport de 61 pages qui doit servir de base pour les changements à venir.
Comme l'explique le quotidien Neue Zürcher Zeitung (NZZ) ce vendredi, ce rapport propose des inflexions marquées. S'il maintient les scénarios de menace comme ceux présents dans le rapport de sécurité politique et celui de l'armée, tous deux parus en 2010, la priorité est désormais donnée à la sécurité tandis que la façon de penser purement militaire est reléguée au second plan.
Des moyens adaptés aux missions
La future organisation privilégiera également la flexibilité et la rapidité, soulevant la possibilité d'une mobilisation partielle. Ces capacités accrues de réaction s'accompagneront d'une formation et d'un équipement amélioré qui reposeront davantage sur les cadres de milice. Les synergies entre les carrières militaires et civiles devront également être mieux utilisées.
Cette approche nouvelle n'est pas sans conséquence sur les coûts alors que le Parlement dominé par la droite et le Conseil fédéral se livrent une guerre de position sur le futur budget des forces armées. Le chef de l'armée André Blattmann n'hésite pas à monter au front en soulignant que cette lutte se traduira d'une manière ou d'une autre par une baisse des performances. Il demande seulement que «les moyens correspondent aux missions».
Dans la consultation interne en cours, il apparaît que des coupes sévères sont incontournables dans le budget de 4,7 milliards de francs qui comprend également les futurs chasseurs de l'aviation. L'effort touchera en premier lieu le parc immobilier, l'équipement, l'armement ainsi que le personnel.
Des efforts tous azimuts
Divers aérodromes ou places de combats seront abandonnés et le nombre de postes de commandement, de centrales d'information pour l'aviation ou encore des sites particuliers sont massivement réduits.
En outre, une douzaine de places d'armes et centres de recrutement pourraient être supprimés. Une réduction «substantielle» menace aussi les places de tir et d'exercice, ajoute la NZZ. Le gros des entrepôts souterrains de matériel et de munitions passerait également à la trappe, ainsi que plusieurs hôpitaux militaires.
Au niveau du matériel, les systèmes de missiles Rapier, les radars Taflir et les chasseurs de chars seraient retirés du service alors que l'avenir de l'artillerie et des troupes blindées est incertain. Les efforts qui seront demandés au personnel militaire ne sont pas encore quantifiés.

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