Les lignes de train régionales pourraient être supprimées


ÉCONOMIE
  
Sur 300 lignes régionales, la viabilité de 175 d’entre elles sera réexaminée par l'Office fédéral des transportsl. La Suisse romande n’est pas épargnée.



Nouvelle victime des mesures d’économie voulues par le Conseil fédéral: le rail. Cette fois, selon les extraits d’un rapport publié par la NZZ am Sonntag, c’est la viabilité de 175 trains sur 300 qui sont dans le collimateur de l’Office fédéral des transports (OFT). Un document demande aux experts d’étudier, entre autres, l’opportunité de faire passer les usagers du rail aux bus.
«Tant qu’on y est, on pourrait transvaser tout le trafic ferroviaire sur la route, si l’on suit les indications des ultralibéraux!» commente avec ironie Daniel Reymond, directeur de Travys, les Transports de la vallée de Joux, Yverdon et Sainte-Croix. Selon l’étude, toutes les lignes dont la couverture des coûts se situe en dessous de 50% sont visées. «C’est le cas de pratiquement tous les trains régionaux qui n’appartiennent pas aux CFF», poursuit Daniel Reymond. Reste pour lui que le maintien du rail dépasse la seule notion des coûts. «Notre réseau est indispensable. Plus de 70% de notre clientèle est constituée de pendulaires.»
Même son de cloche à la direction des Chemins de fer du Jura (CJ). «Je ne crois pas que nos trains seront supprimés. Les politiques ne le permettront pas», estime Frédéric Bolliger, directeur des CJ. Justement, Luc Barthassat, conseiller national (PDC/GE), ne mâche pas ses mots. «Supprimer des trains régionaux revient à obliger les pendulaires à se déplacer en voiture. Bien sûr, cela a un coût, mais il faut savoir ce que l’on veut», commente le membre de la Commission des transports du Parlement.
De son côté, Andreas Windlinger, porte-parole de l’OFT, s’il confirme l’existence et les termes du rapport, tente pourtant d’en minimiser la portée: «Il s’agit de savoir où iront les investissements futurs: par exemple, dans de nouvelles rames ou pas.» Mais Ueli Stückelberger, directeur de l’Union des transports publics, n’est pas dupe. «Il faut vérifier régulièrement la rentabilité des lignes. Le transfert du trafic passager des trains sur les bus n’a pas que des désavantages. Cela permet aussi de desservir des régions où le train ne s’arrête pas.»

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