Le safran, un fantasme épicé


L'aventure de "l'or rouge" tente de nombreux producteurs français

Bien que son utilisation et sa culture restent infinitésimales, l'« or rouge » fait plus que jamais rêver les Français.






 
Une fleur aux pétales violacés s'est ouverte ce mardi chez Véronique Lazérat, propriétaire dans la Creuse de la plus grande safranière de France (25 000 m²). Même si elle accuse un peu de retard cette année (les températures ont été trop élevées), c'est officiel, la récolte peut commencer ; elle durera jusqu'à fin novembre. Une récolte, ou plutôt une course contre la montre : le crocus sativus se fane en un jour. Du lever au coucher du soleil, du lundi au dimanche, une dizaine de personnes s'activeront pour en cueillir un maximum et, aussitôt, sélectionner, séparer puis sécher les précieux stigmates, ces trois petites branches rouges et épaisses qui se dégagent de la corolle. Toute l'opération s'exécute à la main. Pas moins de 150 000 à 200 000 fleurs sont nécessaires pour produire un kilo de safran qui sera vendu environ 30 000 euros, soit plus de trois fois le prix du caviar. Qu'à cela ne tienne. Les toqués de l'épice sont déjà sur le pied de guerre. Installée à 150 km de là, dans la Haute-Vienne, Laurence Verhaeghe, qui préside par ailleurs l'Union française des professionnels du safran, confie : « Le safran n'est pas encore récolté que les clients tambourinent à ma porte pour le millésime 2012. »

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