Actualités Suisse: Pas de rabais pour les malades

Les médecins et les pharmaciens qui obtiennent une ristourne sur les médicaments devraient la répercuter auprès des patients.



C’est une obligation. Médecins, pharmaciens et hôpitaux doivent, s’ils obtiennent un rabais sur les médicaments, le répercuter auprès des patients. Mais cela est loin d’être tout le temps le cas. En sachant qu’on dépense chaque année en Suisse 5 milliards de francs en achat de médicaments, certains experts estiment que ce sont des dizaines de millions de francs qui ne sont pas redistribués aux assurés chaque année.
Hier, le Tages-Anzeiger soulignait que le compte destiné à recevoir l’argent des rabais qui n’a pas été versé directement aux patients ne se montait qu’à 20 000 francs. «Oui, hôpitaux, médecins et pharmaciens sont tenus de répercuter les rabais qu’ils obtiennent, réagit Valérie Legrand Germanier, spécialiste santé à la Fédération romande des consommateurs. Mais qui peut aller fouiller leur comptabilité? Le système est très opaque et la plupart des acteurs qui vivent du système de santé n’ont aucun intérêt à le faire sauter. A la fin, ce sont toujours les assurés les dindons de la farce.»
Jean-François Steiert, conseiller national (PS/FR) et membre des Commissions de la sécurité sociale et de la santé publique, dénonce aussi ce manque de transparence: «Nous ne savons pas où sont accordés des rabais et dans quel volume. Et, actuellement, la Confédération n’a pas les moyens d’agir.» SantéSuisse pointe aussi du doigt le peu de moyens d’action des autorités.
Cela pourrait changer d’ici à la fin de l’année puisque plusieurs modifications de loi pourraient voir le jour et autoriser Swissmedic à contrôler que les rabais sont bien répercutés auprès des patients.
Du côté de la Fédération des médecins suisses FMH, on conseille aux médecins d’acheter les médicaments au moins au prix ex factory, soit le prix d’usine. Car entre ce dernier et le prix de vente on parle de marge et non de rabais. Et si on joue sur la marge, exit l’obligation de redistribution. Sven Bradke, directeur de l’Association des médecins disposant de leur propre pharmacie, souligne de son côté qu’il est difficile de savoir précisément à quoi correspond le terme de rabais évoqué dans la loi. Le Tribunal fédéral a d’ailleurs confirmé cela dans un arrêt au mois d’avril.

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