La compagne de Luka Karabatic dit «avoir parié» à sa demande


MATCH PRÉSUMÉ TRUQUÉ
  
Jeny Priez, la compagne du frère de Nikola Karabatic, a dit lors de sa garde à vue «avoir parié» pour son compagnon et à sa demande et «avec l'argent de celui-ci», a annoncé lundi son avocat Me Antoine Camus.


Jeny Priez, depuis le début de sa garde à vue hier à 13h30, a immédiatement collaboré avec les officiers de police judiciaire en leur déclarant, spontanément et dès les premières minutes de son audition, la réalité des faits la concernant: avoir parié pour Luka Karabatic à la demande de celui-ci et avec l'argent de celui-ci», a affirmé son conseil.

«C'est une déclaration qu'elle a fait en plein accord avec Luka, son compagnon», a-t-il ajouté, précisant que sa garde à vue «devrait être prolongée». «Elle est là parce qu'elle est amoureuse d'un joueur. Ce n'est pas le personnage central du dossier, bien loin s'en faut», a souligné son deuxième avocat Me Luc Castagnet.
Selon Me Camus, sa cliente aurait «malheureusement» fait l'objet lundi matin, en son absence, de «pressions» de la part d'un officier de police judiciaire «la menaçant et la mettant en garde» alors qu'«elle était manifestement dans un état fragilisé par sa nuit en garde à vue».
Jeny Priez a depuis fait le choix de ne parler que devant le juge d'instruction «en son cabinet», selon Me Camus. La chaîne de télévision NRJ12, où elle présente l'émission «Le Mag», a décidé de la «suspendre de l'antenne de façon provisoire, le temps de l'enquête» à partir de lundi soir. «On la suspend de l'antenne provisoirement à partir d'aujourd'hui, et dès demain Le Mag sera présenté par Matthieu Delormeau et Anne Denis», a dit la chaîne, ajoutant que l'émission ne serait pas diffusée lundi soir.
Fernandez en colère
Jérôme Fernandez, le capitaine de l'équipe de France de handball, a dénoncé lundi un «lynchage médiatique» envers Nikola Karabatic, l'un des joueurs de Montpellier interpellés dimanche à Paris dans le cadre d'une affaire de match présumé truqué sur fond de paris sportifs.
«Nikola est, pour moi, victime d'un lynchage médiatique», a déclaré Fernandez, joueur du Fenix de Toulouse qui sera opposé mercredi à Montpellier lors de la 4e journée de D1. «Je suis d'accord pour reconnaître que lui et d'autres ont sans doute fait une bêtise, mais voir sa tête dans tous les journaux depuis une semaine, cela me dérange», a-t-il ajouté, à propos de son partenaire en équipe de France.
L'ancien arrière de Montpellier (1999-2002) s'est dit par ailleurs «persuadé à 200 % qu'il n'y a pas eu de tricherie au niveau du match», estimant que les joueurs impliqués «ne sont pas des délinquants». Concernant Montpellier, champion de France sans discontinuer depuis 2008, sévèrement ébranlé par l'affaire, Fernandez a estimé qu'il allait «faire les choses de manière exemplaire, comme il l'a toujours fait».
«Ils ont parié mais pas triché»
Les frères Karabatic «n'ont pas laissé filer le match, ils n'ont pas triché», a déclaré leur avocat, Me Eric Dupond-Moretti. «Ils ont parié, c'est une infraction sportive, pas une infraction pénale. Pour que la justice puisse intervenir dans cette affaire, on a besoin d'un match truqué, faute de quoi, sur le plan pénal, il n'y a rien» a-t-il poursuivi sur les ondes de RTL.
«Le match truqué, ça se démontre, c'est le procureur qui doit le démontrer, ces hommes démentent de la façon la plus farouche avoir truqué ce match, ce ne sont pas des tricheurs, le match n'a pas été truqué» a ajouté l'avocat.
Les frères Karabatic et 15 autres personnes ont été interpellées dimanche par la police, dans le cadre de l'affaire du match présumé truqué sur fond de paris sportifs perdu par leur club de Montpellier, déjà sacré champion de France, contre Cesson-Sévigné le 12 mai. Un montant anormal de paris avait été enregistré sur cette rencontre.
En cas de simple délit sportif, les joueurs risqueraient six matches de suspension et 15'000 euros d'amende. Le président de Montpellier, Rémy Lévy, a lui menacé de sanctions pouvant aller jusqu'au licenciement.
En revanche, en cas de match truqué, le délit pénal de «fraude et corruption sportive» est passible de cinq ans de prison et 75'000 euros d'amende.

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