Le chômage en France atteint un niveau record


EMPLOI
  
La France n'a jamais compté autant de demandeurs d'emploi sans activité en métropole: ils étaient 3,224 millions fin mars, plus que le record de 1997 (3,195 millions).


François Hollande a appelé depuis Pékin les Français à «se rassembler sur cette seule cause nationale: la lutte contre le chômage». Pour le 23e mois consécutif, le nombre des inscrits en catégorie A (sans activité) a augmenté (+36'900 en mars), le portant à un record absolu.
Sur un an, la hausse est de 11,5%. En incluant les demandeurs d'emploi ayant eu une activité réduite, le nombre d'inscrits à Pôle emploi en métropole atteint 4,74 millions (+34'400 en mars), un autre record.
Si l'on inclut l'Outre-mer, et si on considère ceux ayant une activité réduite, le seuil des 5 millions de demandeurs d'emploi a été franchi fin mars, du jamais vu.
Bataille pour l'emploi
En visite à Pékin, François Hollande a affirmé jeudi que son déplacement en Chine servait aussi la bataille pour l'emploi en France. «Ce que je veux c'est que les Français puissent se rassembler sur cette seule cause nationale: la lutte contre le chômage. C'est le seul rassemblement qui convienne», a-t-il souligné devant la presse.
Dans un communiqué, le ministère a déclaré que «c'est cette tendance, lourde, que notre pays doit renverser». Il souligne également que «le taux de chômage (10,2% de la population active fin 2012), en augmentation, reste inférieur au record de 1997 (10,8%) (...), la population active du pays ayant augmenté de 3 millions de personnes entre ces deux dates».
Symptôme de la violence et de la longueur de la crise, 1,89 million de chômeurs étaient inscrits sur les listes de Pôle emploi fin mars, un autre plus haut historique. En incluant l'Outre-mer, leur nombre culmine à plus de deux millions.
Les régions France-Comté et Champagne-Ardenne sont les plus frappées (+15,7% et +15,3% sur un an en catégorie A). Les plus épargnées sont les départements d'Outre-mer et, dans l'Hexagone, l'Aquitaine et PACA (+9,3% et +9,8%). Face à cet afflux, un nouveau renfort de 2000 CDI à Pôle emploi d'ici à septembre a été décidé par le gouvernement, comme en 2012.
«Objectif» maintenu
Pour autant, le chef de l'Etat maintient son «objectif» d'inverser «à la fin d'année» la courbe du chômage.
Dans son «programme de stabilité», présenté le 17 avril, le gouvernement prévoit - malgré une estimation de croissance quasi-nulle de 0,1% en 2013 - une légère reprise des créations d'emplois au second semestre et un recul du taux de chômage au dernier trimestre 2013.
Les économistes estiment que, pour renverser la courbe, une croissance d'au moins 1,5% est nécessaire. L'engagement du président sera tenu «grâce notamment à la reprise progressive de l'activité et aux premiers effets des nombreux dispositifs de soutien à l'emploi mis en place depuis dix mois», affirme Bercy.
Pour le ministère du Travail, «tous les leviers de la politique de l'emploi (...) sont désormais opérationnels : emplois d'avenir, contrat de génération, sécurisation de l'emploi (qui doit être adoptée le 14 mai ndlr). Leur montée en puissance au cours des prochains mois est désormais l'enjeu majeur pour tous les acteurs de terrain».
Emplois d'avenir à la peine
Six mois après leur lancement, les emplois d'avenir peinent à décoller: fin avril, 20'000 environ devraient avoir été signés sur un objectif de 100'000 fin 2013. Malgré des subventions élevées (75% du Smic dans le secteur non marchand), les employeurs restent frileux face à des candidats pas ou peu diplômés.
Le contrat de génération, qui vise à favoriser l'embauche des jeunes et le maintien des seniors dans l'emploi, via des incitations financières, est lui opérationnel depuis début mars. Le gouvernement en espère 500'000 embauches de jeunes en CDI en cinq ans et autant de seniors maintenus dans l'emploi.
Le Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) devrait quant à lui permettre de sauver 15'000 emplois au premier semestre 2013, selon l'Insee.

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