La Suisse promet la restitution des avoirs gelés


BURKHALTER EN EGYPTE
  
Didier Burkhalter a rencontré les autorités égyptiennes au Caire. Il leur a assuré que la restitution des avoirs illicites du clan Moubarak constituait une «priorité» pour la Suisse.



Didier Burkhalter a assuré aux autorités égyptiennes que la restitution des avoirs illicites du clan Moubarak constituait une «priorité» pour la Suisse. Il a toutefois rappelé que tout devait se faire selon un processus respectant les lois et l'Etat de droit.
Cela «implique des étapes complètes avec possibilité de recours» qui prennent du temps, a expliqué le chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) dans un entretien accordé à l'ats. Il a rappelé que, dans le cadre des procédures d'entraide judiciaire, la Confédération met à disposition des pays comme l'Egypte des experts pour les aider et les assister.
Le Ministère public de la Confédération (MPC) a ouvert une enquête contre plusieurs membres du clan Moubarak pour blanchiment d'argent ainsi qu'appartenance et/ou soutien à une organisation criminelle. Il avait indiqué en juillet avoir gelé près de 700 millions de francs appartenant à l'ancien raïs et à son entourage.
Le conseiller fédéral a rencontré dimanche au Caire le Premier ministre égyptien Hicham Qandil et le ministre égyptien des Affaires étrangères Mohamed Amr, au dernier jour d'une tournée en Afrique.
«Il est important que la Suisse apporte des projets de coopération concrets, qu'elle apporte également des réponses et aussi des affirmations dans le domaine des restitutions des avoirs illicites», a ajouté le chef de la diplomatie helvétique, insistant sur la volonté de la Suisse d'agir dans la durée.
Transition démocratique
L'Egypte se situe en ce moment dans la période délicate de rédaction de sa future constitution soulevant des questions sur le respect des traités internationaux. Ce processus, qualifié de moment historique par Didier Burkhalter, est suivi «de près par la Suisse, dans la mesure où nous avons une stratégie sur l'Afrique et que l'Egypte est un pays où il se passe le plus de choses».
Revenant sur les programmes de développement et de démocratisation en Egypte, M. Burkhalter a indiqué que la Suisse est active pour la création d'emplois et pour tout ce qui concerne la démocratie et les droits humains. Berne appelle cependant l'Egypte à davantage d'ouverture et à clarifier via sa législation «sa position sur la possibilité de travailler avec la société civile et les ONG».
Dans le domaine de la sécurité en général, M. Burkhalter a évoqué des échanges sur le problème des prisons, l'aide à l'Egypte pour la ratification de la convention sur la torture, ainsi que le droit des femmes. Autant d'éléments «très importants en terme de démocratisation si on veut vraiment avancer dans le processus, et le respect des droits de l'homme», a-t-il insisté.
Favoriser les investissements
Sur le plan économique, le chef du DFAE a rappelé l'existence d'investissements helvétiques dans le cadre de projets de coopération et de développement, ainsi que d'investissements privés. Ceux-ci «peuvent redémarrer fortement dans un pays comme l'Egypte, si la stabilité et la sécurité sont là», a-t-il estimé, insistant sur la nécessité de déterminer «une politique claire en termes économiques» pour les favoriser.
M. Burkhalter a en outre affirmé que Berne et Le Caire pouvaient coopérer sur des dossiers tels que le conflit israélo-palestinien ou la Syrie, ainsi qu'au sein d'organisations multilatérales comme l'ONU et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Cette dernière, que la Suisse présidera en 2014, «a aussi une dimension sur la Méditerranée», a-t-il souligné.
Engagement suisse au Kivu
Dider Burkhalter, qui devait quitter l'Egypte dans la soirée, en a profité pour revenir sur son tout récent déplacement au Burundi et au Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), où la Suisse est engagée dans les centres de santé et les hôpitaux.
Il s'est dit «très ému» et a insisté sur l'importance pour la Confédération de poursuivre son engagement dans cette région «où une toute petite amélioration est déjà une question de vie ou de mort».

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