Le streaming légal attire les investisseurs

A limage de Deezer ou Spotify, le streaming légal de musique et de vidéos sur internet séduit toujours plus d'investisseurs. La rentabilité n’est toutefois pas encore au rendez-vous.


La holding du Russo-Américain Len Blavatnik, Access Industries, détient la major du disque Warner. Elle a annoncé la semaine passée avoir injecté 130 millions de dollars (120 millions de francs) dans Deezer.
Le géant américain Coca-Cola s'apprêterait à investir 10 millions de dollars (9,3 millions de francs) dans Spotify, concurrent suédois de Deezer, selon Sky News. D'après les médias américains, le géant Apple mènerait d'âpres discussions avec des labels de musique pour obtenir les droits nécessaires au lancement de son propre service.
Fort potentiel
Les sites permettant d'écouter de la musique en ligne sans la télécharger se sont fortement développés ces dernières années. Parmi les plus importants, Spotify revendique plus de 15 millions d'utilisateurs actifs dans le monde.
Deezer en aurait 26 millions et l'Américain Pandora 58 millions. Le géant YouTube, qui permet de visionner des vidéos et qui appartient depuis 2006 à Google, en annonce plus de 800 millions.
Cinéma et séries
Pour le cinéma et les séries, «il n'y a pas encore d'équivalent en terme de notoriété à Spotify ou Deezer. Exception avec NetFlix aux Etats-Unis, lequel pourrait arriver en France», note une spécialiste du secteur ayant requis l'anonymat.
Le développement du streaming pour le cinéma est notamment freiné par le fait que «le scénario de diffusion d'un film (sortie échelonnés: salles, DVD, diffusion à la TV) est très lié à son scénario de financement en amont», souligne cette source.
Lueur d'espoir
L'industrie musicale, en revanche, perçoit le streaming comme une lueur d'espoir dans un marché du disque sinistré, en chute libre depuis dix ans.
Selon le Syndicat de producteurs de disques français (Snep), le chiffre d'affaires mondial du streaming par abonnement a progressé de 58% entre le premier semestre 2011 et le premier semestre 2012. Il atteint 309 millions de dollars (299 millions de francs). Durant cette période, il a augmenté de 78% aux Etats-Unis, 83% en Grande-Bretagne, 48% en Allemagne, 80% en Suède et 24% en France, affirme le Snep.
Revenus encore modestes
Si ces progressions sont impressionnantes, les revenus générés par le streaming sont encore modestes. Au premier semestre 2012, ils n'ont représenté en France que 12% du chiffre d'affaires total de la musique enregistrée. Poussés par les ayants droit réclamant une meilleure rémunération pour leurs œuvres, la majorité des sites de streaming ont changé de modèle économique. Initialement gratuit pour les utilisateurs car financés par la publicité, ils proposent désormais des services par abonnement, souvent compris dans des forfaits téléphoniques.
Investir dans le marketing
Ils sont confrontés à la difficulté de convertir leurs utilisateurs gratuits en utilisateurs payants et leur modèle économique est encore fragile. Spotify, par exemple, a perdu de l'argent en 2011.
Engagé dans un vaste plan de développement, Deezer espère «redevenir bénéficiaire en 2014» après l'avoir été en 2010, selon les déclarations de son PDG Axel Dauchez au Wall Street Journal. Pour l'industrie du disque, il y a encore des marges de progression en termes d'abonnés, à condition d'investir dans le marketing.

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